C. Multone ne se représente pas

26.08.16
Christian Multone ne se présente pas aux prochaines municipales
Interview de Christian Multone

EPM : Christian Multone, une page se tourne pour vous. Pourquoi ne vous représentez-vous pas ?
La manière dont est actuellement gérée notre commune ne m’enthousiasme pas. Dans ces conditions, après 24 ans passés à la Municipalité, j’ai décidé de ne pas me présenter à ces élections.
A 55 ans, je ne prends pas ma retraite ! Je continuerai à servir différemment.
Je tiens à saluer et à remercier très chaleureusement les 3 équipes de mon dicastère, soit celles du Home Les Tilleuls, du Centre médico-social et de la Curatelle, avec lesquelles j’ai eu un énorme plaisir à collaborer. Elles font un travail admirable, souvent dans l’ombre, et avec une efficacité dont trop peu de gens se rendent compte !
Je pourrai aussi consacrer davantage de temps au développement de mon entreprise, qui poursuit de nouvelles ambitions.
 
EPM : Cette situation, où les deux sortants, Guy Rouiller et vous-même ne se représentent pas, risque-t-elle de nuire à la formation politique qui vous est chère, l’Entente pour Monthey ?
En aucune manière ! Je suis particulièrement fier de la magnifique liste que nous présentons cette année : des personnalités nouvelles, énergiques et pleines de conviction. Notre liste est la seule à même d’infléchir la trajectoire suivie actuellement par la majorité de nos édiles et de leurs partis, qui transforment inexorablement Monthey en une cité dortoir de seconde zone, tout en mobilisant trop lourdement ses capacités financières.
D’autre part, je reste co-président de l’Entente pour Monthey, soucieux de lui donner une nouvelle impulsion au travers de cette fonction d’analyse, de conseil et de motivation.
 
EPM : Quel regard portez-vous sur les candidats de votre liste ?
Pour commencer, nous avons deux femmes de qualité et, surtout, réellement en position d’être élues ! Les quatre dernières années que j’ai passées dans le Conseil municipal exclusivement masculin ont clairement montré leurs limites : des familiarités ont bien souvent été proférées, ce qui nuit à un véritable travail constructif. Montheysanne dès la première heure, Annick Grossrieder – Voisin, Co-présidente de l’Entente pour Monthey depuis une dizaine d’année, ex-Conseillère générale et mère de deux enfants est la candidate idéale, jeune et aguerrie ! Avec elle, Nancy Multone, mon épouse qui m’accompagne depuis plus de 30 ans, a tout suivi de la politique locale et de l’Entente pour Monthey. Conseillère générale, Présidente du Tennis-club et à la direction d’une entreprise formatrice d’apprentis, un mandat au Conseil municipal ne lui fait pas peur, elle qui m’a lancé un soir, déterminée et à ma grande surprise : « Si tu arrêtes, c’est moi qui me présente ! ».
Du côté des hommes, notre jeune Damien Raboud a prouvé sa force et ses convictions, notamment en tant que chef du groupe de l’Entente au Conseil Général durant la dernière législature ! Il y était efficacement secondé par Alexandre Aviolat, brillant diplômé Economiste bancaire ES, qui n’a jamais hésité à se relever plusieurs fois en public, lorsqu’un politique rechignait à répondre à ses questions… !
Autre véritable joyau de notre liste : Guy Cristina. C’est le fondateur et directeur de la magnifique Ecole du Vitrail que Monthey peut s’enorgueillir de posséder, école unique en Suisse. Guy est un technicien de l’esthétique. Conseiller général tout fraîchement nommé, il possède une belle force d’analyse et de conviction, sans hésiter à remettre en cause les habitudes. Enfin, il n’y a plus besoin de présenter notre autre montheysan Pierre Contat : chef d’entreprise accompli, député au Grand Conseil, auteur de l’initiative pour corriger les excès de Via Sicura et j’en passe. Pierre est incontestablement un battant prêt à tout assumer. Je suis convaincu que sa participation autour de la table du Conseil secouerait certaines somnolences.

Il s’agit donc de 6 candidats nouveaux, avec pleins d’idées originales pour leur ville. D’où le nom de la liste : l’« Alternative pour Monthey » !
 
EPM : Une alternative oui, mais pourquoi ?
En préparant ces élections, il est très vite apparu que les trois autres listes étaient toutes conservatrices. Je vous mets au défi de pouvoir citer un seul sujet d’importance, au cours de la présente législature, qui a vu s’affronter radicaux, démocrates-chrétiens et socialistes ! En réalité, ces personnes, une fois élues, ont la très mauvaise habitude de ne s’occuper que de leur seul dicastère, en fichant la paix aux autres. Ce qui permet une cohabitation sans vagues, agréable pour aller boire des verres. L’Alternative pour Monthey propose de sortir de ce consensus léthargique, attitude qui n’est pas efficiente pour la gestion de notre ville. Hélas, le Conseil municipal n’est plus un lieu où le débat est privilégié. J’en veux pour preuve que ses séances ne durent souvent à peine plus d’une heure, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Autre constat : En Valais, le Conseil municipal est à la fois, pouvoir exécutif et, pour une large part, aussi pouvoir législatif. Cela au détriment du Conseil général et, donc, de la vie démocratique locale. Ce qui explique les biens trop nombreuses démissions des conseillers généraux, peu motivés par leurs maigres attributions !
Les candidats de l’Alternative ont pour objectif la gestion de la cité, au plus près de leur conscience, en privilégiant les attentes des administrés en fonction des moyens à disposition. Ils ne se présentent pas pour faire carrière en politique, pour un salaire, pour une reconnaissance ou pour un ego à satisfaire.
 
EPM : Donc, pour vous, les trois autres listes, c’est bonnet blanc - blanc bonnet ?
Oui, à chaque élection, ceux qui ont manifesté une concordance quasi permanente au sein du Conseil municipal durant 3 ans et demi se représentent sur des listes différentes. Il s’agit d’un leurre car, une fois élus, ils recommencent à se complaire dans leur accord tacite, allant même jusqu’à utiliser les carences légales du Conseil général pour assoir leur action !
Avez-vous déjà entendu parler d’une seule option Libérale Radicale, Démocrate-chrétienne ou Socialiste dont la spécificité pourrait concerner une ville de 18'000 habitants comme la nôtre ? Bien évidemment non ! Monthey n’a que faire des thèses des partis qui font essentiellement campagne pour leur logo national, et afin de préparer du personnel politique pour les représentations cantonales et fédérales. Etonnant le fait que, distants de nos préoccupations locales, ils interfèrent toutefois directement dans nos affaires en finançant largement leurs états-majors locaux. Ce qui n’est évidemment pas notre cas. Nous ne distribuons pas non plus des places dans des conseils d’administration à nos anciens élus, en remerciement du « travail » accompli !
Il est temps d’être conscients qu’au niveau de la ville, nous avons tout d’abord besoin de représentants compétents, disponibles, sensibles aux attentes de nos concitoyens et ouverts aux propositions de leurs collègues, de quelque origine politique qu’ils soient. A l’inverse des partis traditionnels qui gardent constamment un œil sur leurs intérêts cantonaux et fédéraux !
 
EPM : Quel regard portez-vous sur la gestion de notre ville au cours de ces 24 dernières années ?
Cette question, qui ne manque pas d’intérêt, je l’aborderai prochainement, aussi en fonction de la tournure de la campagne électorale.
Je tiens à adresser mon plus chaleureux merci aux citoyennes et citoyens qui m’ont toujours soutenu dans mes choix et mes démarches !

Christian Multone

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